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L’épuisement émotionnel : quand le faux self prend toute la place

Nous avons tous appris à “tenir bon”, à afficher un sourire même quand le cœur n’y est pas. Cependant, quand ce masque devient une seconde peau, quelque chose s’épuise en profondeur. L’épuisement émotionnel n’est pas seulement le résultat d’un trop-plein d’obligations professionnelles ou familiales : c’est aussi la conséquence d’un trop-plein de faux. Vivre en décalage constant entre ce que l’on ressent et ce que l’on montre finit par vider l’être de l’intérieur.


Image représentant plusieurs masques symbolisant les différentes facettes de la personnalité et le concept de faux self.
Credit Pexels


1. Le faux self : une armure qui finit par peser


Le psychanalyste D.W. Winnicott a introduit le concept de faux self pour décrire la manière dont l’enfant s’adapte à un environnement qui ne reconnaît pas suffisamment ses émotions ou ses besoins. Face à un parent exigeant, distant ou instable, l’enfant apprend à devenir ce qu’on attend de lui, plutôt que de rester lui-même. Ce masque devient une stratégie de survie : plaire, rassurer, éviter le rejet pour protéger son intégrité.


À l’âge adulte, ce faux self prend différents visages :

  • disponibilité et sourire, les besoins des proches, ou des collègues passent en priorité

  • perfectionnisme, les erreurs mêmes mineures sont source d'inquiétude et de crainte,

  • sur-contrôle pour éviter de décevoir.


Derrière cette suradaptation aux besoins des autres, une hypothèse de lecture possible est l'existence d'un mécanisme de déconnexion d’avec soi-même. Le vrai self — spontané, vivant, vulnérable — est protégé par le faux-self, et cette coupure peut devenir épuisante.


2. L’épuisement émotionnel : quand le masque craque


L’épuisement émotionnel du faux-self ne vient pas uniquement d’un excès de travail ou de stress. Il vient d'un désalignement intérieur :


On le reconnaît à plusieurs signes :

  • Fatigue chronique, même après le repos

  • Difficulté à ressentir de la joie ou de l’enthousiasme

  • Sensation de “jouer un rôle” au travail ou dans les relations

  • Irritabilité, larmes sans raison apparente

  • Vide intérieur, perte de sens


Dans ma perspective, l’épuisement émotionnel peut indiquer que le processus de retour vers son authenticité a été enclenché. Il permet l'entrée dans une étape de "pause", l'occasion de faire un bilan, du tri, pour s'ajuster à ses besoins et ses limites dans les différentes relations.


3. Se reconnecter à soi : la clé de la guérison


Sortir de l’épuisement émotionnel ne consiste pas seulement à lever le pied :il s’agit de retrouver la permission d’être soi. Voici quelques pistes de reconnexion :


  1. Nommer ce qu’on ressent

    Revenir à ses sensations et ses émotions : mettre des mots ("je sens des tensions/de la détente", “je suis triste/joyeux”, “je suis en colère/apaisé”) redonne un espace d'écoute authentique à ce qui est vécu. Le faux self, lui, préfère dire “ça va”, ou "c'est pas grave" pour ne pas déranger.

  2. Réapprendre à dire non

    Dire non, ou formuler une proposition plus adéquate comme l'expression de ses besoins. Il devient possible de ne pas être disponible, en forme, ou de ne pas avoir envie et de l'exprimer en se sentant entendu.

  3. Créer un espace de sécurité intérieure

    Une pratique de relaxation, de respiration (par exemple la cohérence cardiaque), la méditation, ou même l’écriture personnelle permettent de redevenir un lieu sûr pour soi-même. Le vrai self a besoin d’un espace où il peut être accueilli sans jugement.

  4. Retrouver la spontanéité

    Cuisiner, coudre, jardiner, danser, dessiner, chanter, rire — toutes ces formes d’expression où l’on cesse de “performer” reconnectent à la joie simple d’exister.


Conclusion : ralentir pour développer douceur et sécurité


L'accompagnement de ce ralentissement requis ou imposé est l'occasion de nouvelles expériences à partir de ce qui présent en soi, sans effort avec douceur et sécurité. Cette phase me fait penser à la saison "hivernale" où l'energie est au minimum, et qui précède la montée de sève printanière.

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